Au total, soixante jeunes affectés par les changements climatiques sont en formation d'une durée de 06mois au Centre d'initiation et de perfectionnement aux métiers de l'agriculture de Saint-Louis (CIPA).
Choisis dans le cadre d'un Projet de formation-apprentissage aux nouveaux métiers et insertion socio-économique des jeunes, les bénéficiaires sont issus de Djougob, un site de recasement affecté aux populations de la Langue de Barbarie victimes des changements climatiques notamment de l' avancée de la mer ou des fortes pluies en 2017.
Ce projet a pour ambition de 200 jeunes âgés de 15 à 35 ans et formés à divers métiers, a dit Aïda Diaw Ndoye du cabinet MSA, citant notamment les métiers de l'agriculture, des arts décoratifs, de la gestion des déchets, de la conservation des produits halieutiques, etc.
Le projet est accompagné dans sa mise en œuvre par la chambre de métiers de Saint-Louis ainsi que par le Centre de formation professionnelle (CFP) et le Centre régional de formation professionnelle (CRFP), at-elle souligné.
Cette formation est exécutée dans le cadre de la mise en œuvre du Projet de relèvement d'urgence et de résilience à Saint-Louis (SERRP) mis en œuvre par l'Agence de Développement Municipal - ADM Sénégal.
Le directeur du CIPA, Amadou Sidibé, également professeur en techniques agricoles a présenté les différentes filières de la formation en cours. Il s'agit notamment de trois promotions en maraîchage et légumes, conditionnement et conservation des produits halieutiques, de technique de production des poulets de chair et œufs.
Selon lui, « le CIPA a les capacités techniques de doter ces jeunes de toutes les compétences requises pour cette formation ».
L'objectif, à terme, est de contribuer à la souveraineté alimentaire prônée par les nouveaux dirigeants du pays, a dit M. Sidibé.
La formation vise à pousser ces jeunes issus du littoral à changer de comportement et à s'initier à ces nouveaux métiers pour des populations dont l'activité traditionnelle est la pêche.
Le Gouvernement du Sénégal a mis en place en 2018, avec le concours technique et financier de la Banque mondiale, le Projet de Relèvement d'Urgence et de Résilience à Saint-Louis – Sénégal (SERRP) d'un montant de 93,3 millions de USD (80 millions USD de l'IDA et 13,3 millions USD en fonds de contrepartie) pour une durée de sept (07) ans.
Le SERRP se présente comme un ensemble d'initiatives structurelles qui s'inscrit dans un cadre plus global du programme de Villes durables. Ces initiatives visent l'objectif de renforcer la résilience de la Commune de Saint-Louis et son agglomération à faire face au changement climatique.
L'Objectif de Développement du SERRP (ODP) est de réduire la vulnérabilité aux risques côtiers des populations établies sur la Langue de Barbarie et de renforcer la planification de la résilience urbaine et côtière de la Ville de Saint-Louis.