Après les pluies diluviennes intervenues dans la première semaine du mois de septembre 2020, provoquant de graves inondations dans plusieurs localités du pays, l'État a amorcé la mise en œuvre de la deuxième phase du Projet de gestion des eaux pluviales et d’adaptation au changement climatique (Progep) dans les zones les plus touchées. L’un de ses objectifs est de poursuivre les nombreuses initiatives déployées dans le cadre de la première phase. En 2023, a expliqué Mamadou Tall, son coordonnateur, plus de 9.917.675 m3 d’eau pluviale ont été évacués en 2023, avec les 4 stations de pompages et le dispositif de pompage mis en place.
Réduire les risques d’inondation dans les zones périurbaines de Dakar et améliorer la capacité de planification et de gestion intégrée des risques d’inondation dans certaines villes du Sénégal. C’est l’objectif de la phase 2 du Projet de gestion des eaux pluviales et d’adaptation au changement climatique (Progep), une des composantes clés du Plan décennal de lutte contre les inondations (Pdlci). Pour l’année 2023, a fait savoir Mamadou Tall, Coordonnateur du Progep II, « plus de 9 917 675 m3 d’eau ont été évacués en 2023 avec les 4 stations de pompages et le dispositif de pompages mis en place dans les communes de Keur Massar Nord, Keur Massar Sud et Jaxaay Niakoul Rab, Sangalkam ».
Initié par l’État du Sénégal en collaboration avec la Banque mondiale, le Progep, dans sa première phase (2012-2020), avait pour objectif de « réduire les risques d’inondation dans la zone périurbaine de Dakar et d’améliorer la capacité de planification et de mise en œuvre de pratiques de gestion de ville durable, notamment la résilience au climat, dans des zones urbaines sélectionnées (Saint-Louis et Diamniadio) ». Sa mise en œuvre, confiée à l’ Agence de Développement Municipal - ADM Sénégal(Adm), a permis de régler certains problèmes dans beaucoup de quartiers de Dakar, notamment à Dalifort, à Wakhinane, Djidah‐Thiaroye Kaw ou Yeumbeul Nord. Les diverses infrastructures d’assainissement mises en place ont permis de sortir définitivement des eaux stagnantes ces différentes localités de Pikine et Guédiawaye et de préserver une superficie d’environ 3.000 hectares contre les risques d’inondation.
À en croire Mamadou Tall, la deuxième phase du Progep est intervenue avec les pluies diluviennes de 2020, surtout dans la zone de Keur Massar qui était l’épicentre des inondations. Et face aux urgences ponctuelles, a-t-il souligné, l’État du Sénégal et ses partenaires se sont accordés pour la mise en œuvre graduelle du Progep II, à travers deux phases d’urgence. Ainsi, a-t-il expliqué, la Banque mondiale a octroyé un financement initial de 155 millions de dollars US, soit 78 milliards de FCfa, pour la mise en œuvre du Progep II à travers la réalisation d’investissements structurants dans la partie sud-ouest du bassin versant de Mbeubeuss (Partie sud-ouest de la commune Keur Massar Nord) et le bassin versant de Mbao (communes de Jaxaay, Keur Massar Sud et Mbao). Ce financement est entré en vigueur le 11 août 2021. « Par la suite, la problématique de la disponibilité des ressources financières s’est à nouveau posée pour prendre en charge les périmètres du sous- bassin versant Kounoune-Sangalkam du bassin versant du Lac Rose (Bvlr) et la partie nord-est du bassin versant de Mbeubeuss. Une seconde requête de financement a été adressée à la Banque mondiale pour solliciter un financement additionnel d’un montant estimé à 135 millions de dollars (70 milliards de FCfa) pour la couverture en infrastructures de drainage des deux zones additionnelles identifiées », a indiqué Mamadou Talla. Ce financement additionnel, selon le Coordonnateur du Progep II, est entré en vigueur le 22 février 2024, portant ainsi le coût total du projet à 170 milliards de FCfa, dont un crédit de 155 milliards de FCfa de la Banque mondiale, un don de 4,6 milliards de FCfa du Fonds nordique de développement (Fnd) et 10,4 milliards de FCfa en fonds de contrepartie.
Mamadou Tall est convaincu que les objectifs du Progep II seront atteints par la mise en œuvre de mesures combinées d’ordre infrastructurel (réalisation d’ouvrages et d’aménagements) et non infrastructurel (planification urbaine, accompagnement social, Iec, génération de connaissance sur le changement climatique et l’érosion côtière) visant à améliorer la gestion des eaux pluviales et de l’espace urbain et côtier.
Ainsi, a expliqué M. Tall, les travaux de la phase d’urgence Bci, ont permis de disposer d’un exutoire dans la forêt classée de Mbao, en amont de l’autoroute à péage. « Nonobstant les défaillances de l’entreprise, la phase d’urgence a permis de protéger 160 hectares de la commune de Keur Massar Sud, épicentre des inondations en 2021, contre les inondations grâce aux 13.938 mètres-linéaires de collecteurs primaires et secondaires et 8 bassins de rétention réalisés », a fait savoir Mamadou Tall.
Dans le cadre des financements de la Banque mondiale, 17 242 mètres-linéaires de collecteurs primaires et secondaires ont été réalisés ; ce qui a permis, selon le Coordonnateur du Progep II, de protéger 615 ha de zones périurbaines et de soulager 104 000 personnes vivant dans ces zones contre tout risque d’inondation. De même, a-t-il relevé, des travaux confortatifs sont en cours de réalisation depuis le mois de janvier dans les bassins versant de Mbeubeuss, Yeumbeul Nord et de Thiourour. « Ces travaux permettront d'accroître sensiblement les capacités d'écrêtage des réseaux de drainage des eaux pluviales déjà réalisés », a assuré le Coordonnateur du Progep II.
Source : LE SOLEIL/Samba Oumar FALL